Antologia Il Piacere del Male nel '900
a cura di Stefano Brugnolo
Da Baudelaire, Il mio cuore messo a nudo:
«Il ne faut pas croire que le Diable ne tente que les hommes de génie. Il méprise sans doute les imbéciles, mais il ne dédaigne pas leur concours. Bien au contraire, il fonde ses grands espoirs sur ceux-là».
Da Note sulle Liaisons dangereuses: «En réalité, le satanisme a gagné. Satan s’est fait ingénu. Le mal se connaissant était moins affreux et plus près de la guérison que le mal s’ignorant. G. Sand inférieure à de Sade».
Da “La moneta falsa” (da Le spleen de Paris): «non c’è nessuna scusa, mai, per essere cattivi, ma almeno qualche merito c’è a sapere di esserlo; se il più irreparabile dei vizi è proprio fare il male per stupidità» (il corsivo è mio).
Da "Il giocatore generoso" (da Le spleen de Paris): «Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. Sur ce sujet-là, Son Altesse ne tarissait pas en plaisanteries légères et irréfutables, et elle s’exprimait avec une suavité de diction et une tranquillité dans la drôlerie que je n’ai trouvées dans aucun des plus célèbres causeurs de l’humanité. Elle m’expliqua l’absurdité des différentes philosophies qui avaient jusqu’à présent pris possession du cerveau humain, et daigna même me faire confidence de quelques principes fondamentaux dont il ne me convient pas de partager les bénéfices et la propriété avec qui que ce soit. Elle ne se plaignit en aucune façon de la mauvaise réputation dont elle jouit dans toutes les parties du monde, m’assura qu’elle était, elle-même, la personne la plus intéressée à la destruction de la superstition, et m’avoua qu’elle n’avait eu peur, relativement à son propre pouvoir, qu’une seule fois, c’était le jour où elle avait entendu un prédicateur, plus subtil que ses confrères, s’écrier en chaire: "Mes chers frères, n’oubliez jamais, quand vous entendrez vanter le progrès des lumières, que la plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas !"
Le souvenir de ce célèbre orateur nous conduisit naturellement vers le sujet des académies, et mon étrange convive m’affirma qu’il ne dédaignait pas, en beaucoup de cas, d’inspirer la plume, la parole et la conscience des pédagogues, et qu’il assistait presque toujours en personne, quoique invisible, à toutes les séances académiques.
Encouragé par tant de bontés, je lui demandai des nouvelles de Dieu, et s’il l’avait vu récemment. Il me répondit, avec une insouciance nuancée d’une certaine tristesse : "Nous nous saluons quand nous nous rencontrons, mais comme deux vieux gentilshommes, en qui une politesse innée ne saurait éteindre tout à fait le souvenir d’anciennes rancunes."»
Da Proust, Du coté de chez Swann:
«Et pourtant j’ai pensé depuis que si M. Vinteuil avait pu assister à cette scène [di profanazione del suo ritratto da parte della figlia e della amante di lei] , il n’eût peut-être pas encore perdu sa foi dans le bon cœur de sa fille, et peut-être même n’eût-il pas eu en cela tout à fait tort. Certes, dans les habitudes de Mlle Vinteuil l’apparence du mal était si entière qu’on aurait eu de la peine à la rencontrer réalisée à ce degré de perfection ailleurs que chez une sadique ; c’est à la lumière de la rampe des théâtres du boulevard plutôt que sous la lampe d’une maison de campagne véritable qu’on peut voir une fille faire cracher une amie sur le portrait d’un père qui n’a vécu que pour elle ; et il n’y a guère que le sadisme qui donne un fondement dans la vie à l’esthétique du mélodrame. Dans la réalité, en dehors des cas de sadisme, une fille aurait peut-être des manquements aussi cruels que ceux de Mlle Vinteuil envers la mémoire et les volontés de son père mort, mais elle ne les résumerait pas expressément en un acte d’un symbolisme aussi rudimentaire et aussi naïf ; ce que sa conduite aurait de criminel serait plus voilé aux yeux des autres et même à ses yeux à elle qui ferait le mal sans se l’avouer. Mais, au-delà de l’apparence, dans le cœur de Mlle Vinteuil, le mal, au début du moins, ne fut sans doute pas sans mélange. Une sadique comme elle est l’artiste du mal, ce qu’une créature entièrement mauvaise ne pourrait être, car le mal ne lui serait pas extérieur, il lui semblerait tout naturel, ne se distinguerait même pas d’elle ; et la vertu, la mémoire des morts, la tendresse filiale, comme elle n’en aurait pas le culte, elle ne trouverait pas un plaisir sacrilège à les profaner. Les sadiques de l'espèce de Mlle Vinteuil sont des êtres si purement sentimentaux, si naturellement vertueux que même le plaisir sensuel leur paraît quelque chose de mauvais, le privilège des méchants. Et quand ils se concèdent à eux-mêmes de s’y livrer un moment, c’est dans la peau des méchants qu’ils tâchent d’entrer et de faire entrer leur complice, de façon à avoir eu un moment l’illusion de s’être évadés de leur âme scrupuleuse et tendre, dans le monde inhumain du plaisir».
Da Céline, Mea Culpa:
«La superiorità pratica delle grandi religioni cristiane è che non indoravano la pillola, loro. Non cercavano di stordire, non andavano a caccia dell'elettore, non sentivano bisogno di piacere, non stavano a sculare. Tiravano su l'Uomo dalla culla e gli dicevano d'autorità come stavano le cose. Gliele cantavano nude e crude: «Tu, informe putricola, non sarai mai che fango... Merda e basta, fin dalla nascita... Hai capito? E' l'evidenza in sé, il principio di ogni cosa! Eppure, forse... forse... guardando proprio da vicino... hai ancora una piccola possibilità di farti un po' perdonare d'essere così incredibilmente immondo, così escrementizio... Bisogna fare buon viso a tutte le pene, prove, miserie e torture della tua breve o lunga esistenza. In perfetta umiltà... La vita, maledizione, non è che un'aspra prova! Non sprecare il fiato! Non complicarti le cose! Salvati l'anima, è già un bel fatto! Può darsi che alla fine del calvario, se sarai stato estremamente regolare, un eroe dello «zitto e mosca», schiatterai secondo i principi!... Ma non è sicuro... un pelo meno putrido al momento di crepare che a quello di nascere... e quando giacerai nella notte più respirabile che all'alba... Ma non montarti la capa! E' tutto qui!...Sta' in guardia! Non speculare su cose grandi! Per uno stronzo è il massimo!...» Questo sì che era un parlare! Veri Padri della Chiesa! Tipi che sapevano il fatto loro! Che non si facevano illusioni!»(pp. 29-30).
Da Bulgakov, Il Maestro e Margherita:
Da il capitolo “La magia nera e il suo smascheramento”: «quello che mi interessa, naturalmente, non sono tanto gli autobus, i telefoni e gli altri [marchingegni] quanto un problema ben più importante: sono cambiati interiormente questi cittadini? […] Che fare, così è la gente… Sono uomini… Amano il denaro, ma è sempre stato così... L’umanità ama il denaro, comunque sia: di cuoio, di carta, di bronzo o d’oro. Si sa, è superficiale… del resto…qualche volta riescono a provare pietà… uomini comuni».
Dal libro di Sartre su Baudelaire:
«Faire le Mal pour le Mal c’est très exactement faire tout exprès le contraire de ce que l’on continue d’affirmer comme le Bien. C’est vouloir ce qu’on ne veut pas – puisque l’on continue d’abhorrer les puissances mauvaises – et ne pas vouloir ce qu’on veut – puisque le Bien se définit toujours comme l’objet et la fin de la volonté profonde. Telle est justement la volonté profonde de Baudelaire. Il y a entre ses actes et ceux du coupable vulgaire la différence qui sépare les messes noires de l'athéisme. L'athée ne se soucie pas de Dieu (...) mais le prêtre des messes noire hait Dieu parce qu'Il est aimable, le bafoue parce qu'Il est respectable, (...) il met sa volonté à nier l'ordre établi, mais, en même temps, il conserve cet ordre et l’affirme plus que jamais.» (Baudelaire, 67)
Da Bataille, La letteratura e il male:
«La loi, la règle est bonne, elle est le Bien lui meme (le Bien, le moyen par lequel l'etre assure sa durée), mais une valeur, le Mal, découle de la possibilité d'enfreindre la règle. L’infraction effraie – comme la mort; elle attire néammoins, comme si l’etre ne tenait à la durée que par faiblesse, comme si l’exuberence appelait au contraire un mépris de la mort exigé dès quel a règle est rompue. Ces principes sont liées à la vie humaine, ils sont à la base du Mal, à la base de l’héroisme ou de la sainteté. Mais la pensèe de Sartre en est la Mèconnaissance.»
«Sade, en effet, qui aima le Mal, dont l'oeuvre entier veut rendre désirable le Mal, ne pouvant le condamenr, ne pouvait pas non plus le justifier: chaqun à leur façon, les philosophes débauchés qu'il dépeint le tentent, mais ils ne trouvent pas, et ne peuvent trouver, de principe qui retire la nature maudite aux actions dont ils vantent les bienfaits. L'élément maudit est en effet ce qu'ils cherchent dans ces actions.»
« Pour une autre raison, ces principes [che il male dipenda dall’interdetto morale infranto] tombent devant la démesure de Genet. Ils supposent en effet une mesure (une hypochrisie) que Genet refuse. L’attrait de l’irregularité maintient celui de la règle. Mais dans la mésure où Armand le séduit, Genet se priva de l’un et de l’autre : l’intèret seul resta. L’argumentation de Sartre retrouve un sens devant cette avidité de forfait. La volonté de Genet n’est plus la volonté furtive du premier venu (du premier ‘pecheur’ venu) qu’une irregularité minime apaise: elle exige une négation généralisée des interdits, une recherche du Mal poursuivie sans limitation, jusqu’au moment où, nous parvenons à l’entière décheance. Genet est dès lors dans l’inextricable difficulté que Sartre a bien vue: tout motif d’agir lui manque. L’attrait du péché est le sens de sa frénesie, mais s’il nie la legitimité de l’interdit, si le péchè lui fait défaut? S’il lui fait défaut, «le Méchant trahit le Mal» et «le Mal trahit le Mechant», un désir de Néant qui ne voulut pas recevoir de limite est reduit à la vaine agitation. Ce qui se voulut Mal n’est pas plus qu’une sorte de Bien, et puisque son attrait tenait à son pouvoir d’anéantir, ce n’est plus rien dans l’anéantissement achevé. La mechanceté voulait «transformer le plus possible en Néant. Mais comme son acte est réalisation, il se trouve que en meme temps le Néant se métamorphose en Etre et que la souveraineté du méchant se métamorphose en esclavage. ». En d’autre mots, le Mal est devenu un devoir, ce qui est le Bien. Un affaiblissemment illimité commence: il ira du crime désintéressé au calcul le plus bas, au cynisme ouvert de la trahison. Nul interdit ne lui donne le sentiment de l’interdit» (La littérature et le Mal, 138).
Da Nabokov, Lolita (edizione Adelphi):
«A meno che qualcuno riesca a provarmi […] che a infinito andare non avrà la minima importanza che una fanciulla nordamericana di nome Dolores Haze sia stata privata della sua infanzia da un maniaco, a meno che qualcuno riesca a provarmi questo (e se qualcuno ci riesce, allora la vita è una farsa), non vedo nessun’altra terapia per la mia infelicità se non il melanconico, localissimo palliativo dell’arte espressiva» (352).
Da Gottfried Benn, Après lude:
Esseri umani ho incontrato che,
quando si chiedeva loro il nome,
timidamente – come se non potessero pretendere
di possedere anche soltanto un modo di chiamarsi –
“signorina Christian” rispondevano e poi:
“come il nome”, e ti volevano
agevolare la comprensione,
nessun nome difficile come “Popiol” o
“Babendererde”
“come il nome” – prego, non incomodi
La sua facoltà mnemonica!
Esseri umani ho incontrato che
Coi genitori e quattro fratelli in una stanza
Crebbero, di notte, con le dita nelle orecchie,
studiavano al focolare,
si fecero strade, di fuori belle e ladylike come contesse-
di dentro miti e operose come Nausicaa,
avevano la fronte pura degli angeli.
Mi sono domandato spesso e non ho trovato risposta,
da dove venga la dolcezza e il bene,
nemmeno oggi lo so e ora devo andare.
Da un’intervista a Stanley Kubrik a proposito del suo libro Arancia meccanica, pubblicato nella edizione Einaudi tascabile corrente del libro di Burgess:
«In Arancia meccanica Alex è un personaggio malvagio come Stranamore, ma per diversi aspetti è positivo. E’ la prima volta in un suo film.
Non lo definirei un personaggio positivo: direi però che suscita una strana identificazione psicologica, a differenza degli altri. E’ l’elemento più notevole del libro, quello che mi ha attirato: questa strana realtà di un personaggio evidentemente malvagio, che però a livello inconscio riesce a farci percepire qualche cosa della nostra personalità».
A giudicare da Alex, si direbbe che lei sia attratto dai personaggi malvagi.
«E’ meglio regnare all’Inferno che servire in Paradiso», dice il Satana di Milton. I farabutti sono sempre più interessanti della gente perbene. L’interesse dei personaggi demoniaci sta nel fatto che si può facilmente prenderli in giro.
Come spiegherebbe questa sorta di fascinazione che Alex esercita sul pubblico?
«Penso sia da attribuire al fatto che Alex, a livello onirico e simbolico, che è quello che il film riesce a colpire, rappresenta l’inconscio. L’inconscio non ha coscienza. Nel proprio inconscio, ciascuno di noi uccide e violenta. Chi ama il film avverte questa sorta di identificazione; l’ostilità di chi lo detesta nasce dall’incapacità di accettare chi si è realmente, forse per ingenuità, per scarsa preparazione psicologica o incapacità emotiva di ammattere questa aspetto della psiche umana. Allora ecco le accuse insensate sull’effetto che il film debba produrre. L’unico personaggio al quale ho sempre accostato Alex è Riccardo III. Non c’è alcun motivo per non odiare Riccardo III, ma non possiamo non ammirarlo a livello emotivo, nello stato onirico in cui ci troviamo quando guardiamo uno spettacolo o un film. A livello cosciente, non si ammetterebbe né Riccardo né Alex».
Da Littell, Le benevole:
«non penso di essere un demonio. Per ciò che ho fatto c’erano sempre delle ragioni, giuste o sbagliate, non so, in ogni caso ragioni umane. Quelli che uccidono sono uomini, come quelli che vengono uccisi, è questa la cosa terribile». (Ed. Einaudi, Torino 2007-2008, p. 25).
«Fratelli umani, lasciate che vi racconti com’è andata. Non siamo tuoi fratelli, ribatterete voi, e non vogliamo saperlo. Ed è ben vero che si tratta di una storia cupa, ma anche edificante, un vero racconto morale, ve l’assicuro. Rischia di essere un po’ lungo, in fondo sono successe tante cose, ma se per caso non andate troppo di fretta, con un po’ di fortuna troverete il tempo. E poi vi riguarda: vedrete che vi riguarda» (ivi, p. 5).
«Ancora una volta siamo chiari: non cerco di dire che non sono colpevole di questo o di quel fatto. Io sono colpevole, voi non lo siete, mi sta bene. Ma dovreste comunque essere capaci di dire a voi stessi che ciò che ho fatto io, l’avreste fatto anche voi. Forse con meno zelo, ma forse anche con meno disperazione, comunque in un modo o nell’altro. Penso che mi sia permesso concludere come un fatto assodato dalla storia moderna che tutti, o quasi, in un dato complesso di circostanze, fanno ciò che viene detto loro di fare; e, scusatemi, non ci sono molte probabilità che voi siate l’eccezione, non più di me. Se siete nati in un paese o in un’epoca in cui non solo nessuno viene a uccidervi la moglie o i figli, ma nessuno viene nemmeno a chiedervi di uccidere la moglie e i figli degli altri, ringraziate Dio e andate in pace. Ma tenete sempre a mente questa considerazione: forse avete avuto più fortuna di me, ma non siete migliori» (ivi, p.21)
Da Coetzee, Elizabeth Costello:
«Le pagine in cui West [presunto autore di un libro sulla cattura, le torture e la morte degli attentatori di Hitler] dà al boia, al macellaio, - ha dimenticato il suo nome, ma non può dimenticare le mani, proprio come di certo le sue vititme si sono portate il ricordo di quelle mani intorno alla gola, con sé, per sempre, nell’eternità -, dà al macellaio una voce, permettendogli quei rozzi, peggio che rozzi, inqualificabili lazzi ai danni dei vecchi tremanti che sta per ammazzare, lazzi su come il corpo li tradirà mentre scalciano e ballano alla corda. E’ terribile, troppo terribile per essere detto: terribile che un uomo così sia esistito, e ancora più terribile che debba essere stato tirato fuori dalla tomba cui lo pensavamo consegnato per sempre. Osceno. E’ questa la parola, una parola dall’etimologia discussa, alla quale Elizabeth si aggrappa come a un talismano. Ha deciso di credere che osceno significhi fuori dalla scena. Per salvare la nostra umanità, alcune cose che potremmo voler vedere (che potremmo voler vedere perché siamo umani!) devono rimanere fuori dalla scena. Paul West ha scritto un libro osceno, ha mostrato ciò che non avrebbe dovuto essere mostrato».